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  • L'impératrice-douairière Lu était la femme  de Kao--tsou, dès le tempsil était dans

  • une humble condi-tion. Elle enfanta l'empereur  Hiao-hoei et une fille qui fut la reine-douairière

  • Yuen, de Lou . Puis Kao-tsou devint roi de Hanil eut parmi ses femmes la i Ts'i de Ting-t'ao,

  • qui fut sa favorite et enfanta Jou-i, roi Yn de  Tchao . Hiao-hoei était un homme bon et faible ;

  • Kao-tsou, trouvant qu'il ne lui ressemblait  pas, désirait sans cesse lui enlever le titre

  • d'héritier présomptif et le donner à Jou-i, fils  de la i Ts'i, parce qu'il lui ressemblait ; la

  • i Ts'i, étant favorite, suivait continuellement  l'empereur et alla avec lui dans le pays à l'est

  • des passes ; jour et nuit elle se lamentait, car  ellesirait faire nommer son fils à la place de

  • l'héritier présomptif ; l'impératrice Lu était  âgée ; elle restait continuellement chez elle,

  • voyait rare-ment l'empereur et avait de moins  en moins d'intimité avec lui. Jou-i fut nommé

  • roi de Tchao : ensuite, à plu-sieurs reprises  il fut sur le point de remplacer l'héritier

  • présomptif : grâce à l'opposition des seigneurs  et à la requête du marquis de Lieou , l'héritier

  • présomptif put n'être pasgradé. L'impératrice Lu était une femme dure et

  • inflexible ; elle aida Kao-tsou à s'assurer  de l'empire, les hauts fonc-tionnaires qui

  • furent mis à mort le furent pour la plupart par  l'autorité de l'impératrice Lu . L'impératrice

  • Lu avait deux frères aînés qui tous deux  furent généraux ; le plus âgé était le marquis

  • de Tcheou-lu ; à sa mort , on conféra à un de  ses fils, Lu T'ai, le titre de marquis de Li,

  • et à un autre de ses fils, Tch'an, le titre de  mar-quis de Kiao. Le cadet des frères aînés , Lu

  • Che-tche, fut marquis de Kien-tch'eng. Kao-tsou mourut dans le palais Tch'ang-lo,

  • la dou-zième année de songne, le quatrième  mois, au jour kia-tch'en . L'héritier présomptif

  • rita de son titre et devint empereur. Ilavait alors huit fils de Kao-tsou : le plus âgé,

  • Fei, était le frère aîné de Hiao- hoei, mais  né d'une autrere ; Fei était roi de Ts'i.

  • Tous les autres étaient les frères cadets  de Hiao-hoei : Tou-i, fils de la i Ts'i,

  • était roi de Tchao ; Heng, fils de la fou-jen  Po, était roi de Tai ; les fils des autres

  • femmes étaient le prince K'oei, qui était roi de  Leang, le prince Yeou qui était roi de Hoai-yang,

  • le prince Tchang qui était roi de Hoai-nan  et le prince Kien qui était roi de Yen. Kiao,

  • frère cadet de Kao-tsou, était roi de Tch'ouPi, fils du frère aîné , était roi de Ou. Tch'en,

  • qui ne faisait pas partie de la fa-mille Lieoumais qui était le fils de l'illustre Ou-joei,

  • prince de P'ouo, était roi de Tch'ang-cha . L'impératrice Lu haïssait fort la fou-jen Ts'i

  • ainsi que son fils, le roi de Tchao. Elle donna  l'ordre au yong-hiang d'emprison-ner la fou-jen

  • Ts'i dans letiment , puis elle manda le roi de  Tchao ; par trois fois ses envoyés re-vinrent ; le

  • conseiller de Tchao, Tcheou Tch'angmar-quis de Kien-p'ing, dit aux envoyés :

  • — L'empereur Kao m'a confié le roi de Tchao  ; le roi de Tchao est jeune ; j'ai entendu

  • dire que l'impératrice-douairière hait la  fou-jen Ts'i et qu'elle veut mander le roi

  • de Tchao afin de les fairerir ensembleje ne puis envoyer le roi. D'ailleurs le roi

  • est malade et ne peut obéir à cet ordre. L'impératrice Lu fut fort irritée ; elle

  • envoya donc des gens mander le conseiller  de Tchao ; celui-ci, appelé formellement,

  • vint à Tch'ang-ngan ; alors envoya de nouveau  mander le roi de Tchao ; le roi de Tchao vint.

  • Avant qu'il fût arrivé, l'empereur Hiao-hoeiqui était compatissant et bon et qui savait

  • que l'impéra-trice-douairière était irritée,  alla lui-même à sa ren-contre au bord de la

  • rivière Pa et entra avec lui dans le palais en se  tenant lui-même à ses côtés ; soit pour sortir,

  • soit pour rester à la maison, soit pour boiresoit pour manger, il était toujours avec le roi

  • de Tchao ; l'impératrice-douairière voulait tuer  le roi, mais n'en trouvait pas l'occasion.

  • La première année Hiao-hoei, au dou-zième mois  , l'empereur sortit de bon matin pour tirer de

  • l'arc. Le roi de Tchao était jeune et n'avait  pu se lever si tôt. L'impératrice-douai-rière,

  • apprenant qu'il était resté seul, envoya des  émis-saires lui faire boire du poison. Au point

  • du jour, Hiao-hoei revint ; le roi de Tchao était  mort. — A la suite de cet événement, Yeou, roi

  • de Hoai-yang, changea de titre et devint roi de  Tchao. — En été, un édit conféra, par un honneur

  • tros-pectif, le titre posthume de marquis de  Ling-ou aure du marquis de Li. — Ensuite,

  • l'impératrice-douairière coupa les mains et les  pieds de la fou-jen Ts'i ; elle lui arracha les

  • yeux ; elle lui brûla les oreilles ; elle lui fit  boire une drogue qui rend muet et la fit rester

  • dans des latrines ; elle l'appelait le porc-femme  ; quelques jours après, elle appela l'empereur

  • Hiao-hoei pour qu'il re-gardât le porc-femmeHiao-hoei le vit, s'informa et apprit que c'était

  • la fou-jen Ts'i ; il pleura alors abon-damment  et en tomba malade ; pendant plus d'une an-née,

  • il ne put se lever ; il envoya des gens adresser  cette requête à l'impératrice-douairière :

  • Ce que vous avez fait n'est pas une action  humaine ; comme je suis votre fils, désormais,

  • je ne pourrai plus jamais gouverner l'empire. A partir de ce moment, Hiao-hoei se mit à boire

  • chaque jour et à vivre dans  labauche sans s'occuper du

  • gouvernement ; c'est pourquoi il tomba malade. La deuxième année, le roi Yuen, de Tch'ou,

  • et le roi Tao-hoei, de Ts'i, vinrent tous deux à  la cour. Le dixième mois , Hiao-hoei et le roi de

  • Ts'i festoyaient et buvaient en présence  de l'im-pératrice-douairière. Hiao-hoei,

  • considérant que le roi de Ts'i était son frère  aîné, l'avait fait asseoir à la place d'honneur

  • comme le veulent les rites de la famille.  L'impératrice-douairière s'en irrita ; elle

  • ordonna donc qu'on remplît deux tasses de poison  et qu'on les plaçât devant elle ; elle invita le

  • roi de Ts'i à se lever et à por-ter un toast  ; le roi de Ts'i se leva ; Hiao-hoei se leva

  • aussi et prit une des tasses pour porter le toast  enme temps que lui ; l'impératrice-douairière

  • eut peur ; elle se leva elle-même et renversa  la tasse de Hiao-hoei ; le roi de Ts'i, trouvant

  • la chose étrange, n'osa pas boire ; il simula  l'ivresse et se retira. Il questionna des gens

  • et apprit qu'on avait voulu l'empoisonner ; saisi  de crainte, il pensait qu'il ne pourrait plus

  • s'échapper de Tch'ang-ngan et il s'affligeaitChe, nei-che de Ts'i , donna ce conseil au roi :

  • — L'impératrice-douairière n'a d'autres  enfants que Hiao-hoei et la princesse

  • Yuen de Lou. Maintenant, Votre Altesse  possède plus de soixante--dix villes,

  • tandis que la princesse n'a le revenu que de  quelques villes ; si Votre Altesse veut bien

  • offrir à l'im-pératrice-douairière une commanderie  pour en faire un apanage de la princesse,

  • l'impératrice-douairière ne manquera pas  d'être contente et vous n'aurez aucun mal.

  • Le roi de Ts'i offrit donc la commanderie  de Tch'eng-yang et honora la princesse du

  • titre de reine douairière. L'impératrice Lu  fut satisfaite et l'accepta ; on organisa

  • donc un banquet dans le palais de Ts'i ; on  sejouit et on but et, quand ce fut fini,

  • le roi de Ts'i fut renvoyé chez lui. La troisième année , on commença à construire

  • le rempart de Tch'ang-ngan ; la quatrième année ,  il était à moitié achevé ; de la cin-quième à la

  • sixième année , il fut terminé. Les vassaux  vinrent à une assemblée. Le dixième mois,

  • ils présentèrent leurslicitations à la cour. La septième année, en automne, le huitième mois,

  • au jour ou-yn , l'empereur Hiao-hoei  mourut . Lorsqu'on annonça le deuil,

  • l'impératrice-douairière se lamenta, mais ses  larmes ne coulaient pas. Tchang Pi--k'iang,

  • fils du marquis de Lieou , remplissait  la charge de che-tchong et était âgé de

  • quinze ans ; il dit au grand con-seiller : — L'impératrice-douairière n'avait pas d'autre

  • fils que Hiao-hoei ; maintenant qu'il est mortelle se la-mente, mais ne se laisse pas aller à

  • la tristesse. En sa-vez-vous la raison ? — « Quelle en est la raison ? de-manda

  • le conseiller — C'est que, répliqua Pi-k'iang,

  • l'empereur ne laisse pas de fils adulte et  que l'impéra-trice-douairière vous craint,

  • vous et les autres. Propo-sez maintenant qu'on  donne le titre de général à Lu T'ai, Lu Tch'an

  • et Lu Lou et qu'on les place à late des troupes  dans les camps du sud et du nord, puis que tous

  • les membres de la famille Lu entrent dans le  palais, y occupent des places importantes et

  • dirigent les affaires. S'il en est ainsi, leur  de l'impératrice-douairière se calmera et vous et

  • les autres vous pourrez échapper au malheur. Le grand conseiller suivit l'avis de Pi-K'iang.

  • L'impératrice-douairière setenditelle se lamenta en s'affligeant. Telle

  • fut l'origine de la puissance de la famille Lu. Une amnistie générale fut alors promulguée dans

  • l'empire. Le neuvième mois, au jour sin-tch'eou  , on fit les funérailles. L'héritier présomptif

  • prit donc la dignité d'empereur et se rendit au  temple funé-raire de Kao. Dès la première année,

  • les procla-mations et les ordonnances  émanèrent toutes de l'impé-ratrice-douairière ;

  • l'impératrice-douairière intitula « dé-crets » . tint conseil, dans lesir de nommer rois les

  • membres de la famille Lu. Elle interrogea le grand  conseiller de droite Wang Ling, quipondit :

  • — L'empereur Kao a immolé un cheval blanc  et nous a fait prêter ce serment : Ceux qui

  • n'appartiennent pas à la famille Lieou et  qui seront rois, que tout l'empire s'unisse

  • pour les combattre. Maintenant, nommer rois la  famille Lu, c'est contraire à cet en-gagement.

  • L'impératrice-douairière futcontenteelle interrogea le grand conseiller de gauche,

  • Tch'en P'ing et le marquis de Kiang, Tcheou  P'o ; P'o et les autres lui dirent :

  • — C'est lorsque l'empereur Kao s'était  emparé de l'empire, qu'il nomma rois ses

  • fils et ses frères cadets ; maintenant que  l'impératrice-douai-rière rend descrets,

  • il n'y a rien d'impossible à ce qu'elle nomme  rois les membres de la famille Lu ses frères.

  • L'impératrice-douairière fut satisfaite et leva  l'audience. Wang Ling fit des reproches à Tch'en

  • P'ing et au marquis de Kiang et leur dit : — Autrefois, lorsque nous avons prêté serment

  • à l'empereur Kao, après avoir humecté  vosvres du sang , n'étiez--vous pas

  • présents ? Maintenant, l'empereur Kao  est mort ; l'impératrice-douairière,

  • une femme, règne ; elle veut nommer rois  la famille Lu ; pour vous conformer à ses

  • sirs et pour flatter ses pensées, vous  violez votre engagement. De quel visage

  • abor-derez-vous l'empereur Kao sous la terre ? Tch'en P'ing et le marquis de Kiang lui dirent :

  • Pour ce qui est de rompre en visière  sur-le-champ dans une discus-sion à la cour,

  • nous ne vous valons pas ; mais pour ce qui est de  sauvegarder les dieux de la terre et des mois-sons

  • et d'affermir les descendants de la famille  Lieou, à votre tour vous ne nous valez pas.

  • Wang Ling ne trouva rien à leurpondre. Le onzième mois , l'impéra-trice-douairière

  • voulut sebarrasser de Wang Ling et le  nomma premier précepteur de l'empereur,

  • lui enle-vant ainsi l'autorité qui appartenait  au conseiller. Wang Ling prétexta aussitôt

  • une maladie pour donner sa dé-mission et se  retirer. Alors le grand conseiller de gauche

  • P'ing fut nommé grand conseiller de droiteChen I-ki, marquis de Pi-yang, fut nommé grand

  • conseiller de gauche ; le grand conseiller  de gauche ne dirigeait pas les affaires,

  • mais exerçait l'autorité et la surveillance dans  le palais, comme le lang-tchong-ling. I-ki avait

  • été autrefois l'amant de l'impératrice-douairière  et avait toujours eu quelque charge ; les

  • ducs du palais et les hauts dignitaires se  trouvèrent ainsi tous exclus des affaires.

  • Puis honora, par une vénération pos-thume, du nom  de « roi Tao-ou » lere du marquis de Li ; elle

  • se proposait ainsi d'arriver graduellement à  nommer rois les membres de la famille Lu.

  • Le quatrième mois , l'impératrice, voulant  nommer marquis les membres de la famille Lu,

  • commença par conférer des titres aux ministres  de Kao--tsou qui avaient rendu d'éclatants

  • services : le lang tchong-ling Ou-tche , fut nommé  marquis de Po-tch'eng ; — la princesse Yuen de Lou

  • étant morte, on lui at-tribua le titre posthume  de reine-douairière Yuen de Lou, et son fils, Yen

  • devint roi de Lou ; lere du roi de Lou était  Tchang Ngao, marquis de Siuen--p'ing ; — Tchang,

  • fils du roi Tao-hoei de Ts'i fut nommé marquis  de Tchou-hiu et fut marié à une fille de Lu

  • Lou ; Cheou , grand conseiller de Ts'i, fut nommé  mar-quis de P'ing-ting ; — le chao-fou Yen fut

  • nommé mar-quis de Ou ; — alors on nomma Lu Tchong  marquis de P'ei et Lu P'ing marquis de Fou-leou ;

  • Tchang Mai fut nommé marquis de Nan-kong.  L'irnpératrice--douairière voulant nommer rois des

  • membres de la fa-mille Lu, commença par conférer ;  , sous l'inspiration de l'impératrice-douairière,

  • les principaux ministres proposèrent qu'on donnât  le titre de roi de Lu à Lu T'ai, marquis de Li.

  • L'impératrice--douairière y consentit. Che-tchemarquis K'ang de Kien-tch'eng, étant mort, et le

  • fils qui devait lui succé-der ayant été dégradé  pour une faute commise, on donna le titre de

  • marquis de Hou-ling à son frère cadet Lu Lou, pour  qu'il continuât la descendance du marquis K'ang.

  • La deuxième année , le roi de Tch'ang--chan mourut  ; son frère cadet, Chan, marquis de Siang-tch'eng,

  • fut nommé roi de Tch'ang-chan. Son nom  personnel fut changé en celui de I. — Le

  • onzième mois , T'ai, roi de Lu, mourut ; son  titre pos-thume fut « le roi Sou » ; sonritier

  • présomptif, Kia, devint roi à sa place. La troisième année , il n'y eut rien.

  • La quatrième année , Lu Sin fut nom-mée marquise  de Lin-koang ; Lu T'o devint marquis de Chou ; Lu

  • Keng-che devint marquis de Tchoei-k'i ;  Lu Fen devint marquis de Lu-tch'eng ; puis

  • on nomma cinq personnes à des postes  de grands conseillers des vassaux.

  • Au tempsla fille du marquis de Siuen  p'ing était l'impératrice femme de Hiao-hoei,

  • elle n'avait pas de fils ; elle simula une  grossesse ; elle prit le fils d'une concubine

  • et le fit passer pour sien ; on tua lare et on  nommaritier présomptif le fils qui passait pour

  • le sien. Après que Hiao-hoei fut mort, l'héritier  présomptif de-vint empereur ; quand il fut grand,

  • quelqu'un lui apprit que sare était morte  et qu'il n'était pasritablement fils de

  • l'impératrice ; il proféra alors cette parole : — L'impératrice a bien pu tuer mare et me

  • faire passer pour son fils ; je ne  suis pas encore adulte, mais quand

  • je serai grand, je ferai des changements. L'impératrice--douairière apprit ces propos et

  • en fut inquiète ; elle crai-gnit qu'il ne suscitât  des troubles et l'emprisonna donc dans le pavillon

  • Yong-hiang ; elle prétendit que l'em-pereur était  fort malade et son entourage ne put plus le voir,

  • l'impératrice-douairière dit : — Toute personne qui a entre ses mains

  • le gouvernement de l'empire est la destinée  même de tout le peuple, elle le couvre comme

  • le Ciel ; elle le contient comme la Terrequand l'empereur a unur aimant, il donne

  • par là même le repos aux cent familles ; les cent  familles sont alors sa-tisfaites de lui et par

  • me servent leur souverain ; par les relations  réciproques entre l'amour et la satisfaction,

  • l'empire est bien gouverné. Maintenant l'empereur  est malade ; sa maladie dure depuis longtemps et

  • ne prend pas fin ; il a perdu le sens et  son esprit est troublé ; il est incapable

  • de continuer la lignée et de s'ac-quitter des  sacrifices au temple ancestral ; on ne peut

  • lui confier l'empire. Je le remplace donc. Tous les minis-tres assemblés se prosternèrent

  • late contre terre et dirent : — L'impératrice-douairière maintient

  • l'ordre dans le peuple pour le plus grand bien  de l'empire ; les plans par lesquels elle assure

  • le repos du temple ancestral et des dieux de la  terre et des moissons sont très profonds. Nous,

  • ses ministres assemblés, nous nous prosternons  late contre terre et acceptons son édit.

  • L'empereur futposé ; l'impératrice-douairière  le fitrir secrète-ment. Le cinquième mois,

  • au jour ping-tch'en , I, roi de Tch'ang-chanfut nommé empereur ; son nom personnel fut

  • changé en celui de Hong ; si l'on ne data pas les  années à partir de son avènement, c'est parce que

  • l'impératrice-douairièreglait parcrets les  affaires de l'empire. — Tch'ao , marquis de Tche,

  • fut nommé roi de Tch'ang-chan. — On  institua la charge de t'ai-wei ; P'o,

  • marquis de Kiang, fut nommé t'ai-wei. La cinquième année, au huitième mois , le

  • roi de Hoai-yang mourut ; son frère  cadet, Ou, marquis de Hou-koan,

  • fut nommé roi de Hoai-yang. La sixième année, au dixième

  • mois , l'impératrice-douairière dit : — Kia , roi de Lu, s'est rendu coupable

  • d'arrogance et de licence ; je legrade. Lu Tch'an, frère cadet de T'ai, roi Sou,

  • devint roi de Lu. — En été, une amnistie fut  promulguée dans tout l'empire. — Hing-kiu,

  • fils du roi Tao-hoei , de Ts'i,  fut nommé marquis de Tong-meou.

  • La septième année, au premier mois ,  l'impératrice-douairière manda Yeou , roi

  • de Tchao. Yeou avait pris pour femme principale  une fille de la fa-mille Lu ; mais il ne l'aimait

  • pas et aimait une autre con-cubine : la fille  de la famille Lu en fut jalouse ; depit,

  • elle s'en alla et calomnia le roi auprès de  l'impératrice--douairière ; elle l'accusa

  • faussement d'avoir commis le crime de dire : — A quoi sert à la famille Lu d'avoir obtenu

  • le titre de roi ? Après la mort  de l'impératrice-douairière,

  • je ne manquerai pas de les combattre. L'impératrice-douai-rière en fut irritée

  • et c'est pourquoi elle manda le roi de TchaoLorsque le roi de Tchao fut arrivé, il fut logé

  • dans son palais et ne fut pas reçu en audience  ; des gardes reçurent l'ordre de le garder

  • étroitement et de ne pas lui donner à manger : si  parmi ses sujets il se trouvait quelqu'un qui lui

  • apportât de la nourriture, on l'arrêtait aussitôt  et on le condamnait. Le roi de Tchao mourait de

  • faim ; il fit alors ce chant : Les Lu exercent le pouvoir : la

  • famille Lieou est en danger. Usant de contrainte envers un roi et un vassal,

  • on m'a donné de force une femme ; Ma femme, par jalousie,

  • m'a faussement accusé d'un crime ; La calomnie d'une femme a troublé mon royaume ;

  • l'empereur n'a point compris larité ; Je n'ai plus de sujets fidèles ; pourquoi

  • ai-je quitté mon royaume ? Si j'avaiscidé de mon sort en pleine campagne,

  • le Ciel azuré auraitcompensé mon intégrité . Hélas ! à quoi servent les regrets ? il aurait

  • mieux valu sans retard recourir  à ce qui était en mon pouvoir.

  • Être roi et mourir de faim, qui  aurait pitié d'un tel sort ?

  • La famille Lu a violé la justiceje confie ma ven-geance au Ciel.

  • Au jour ting-tch'eou , le roi de Tchao mourut  dans sa prison ; on l'enterra à Tch'ang-ngan,

  • avec les rites qui conviennent à un homme  du peuple et dans les rangs des tombes du

  • peuple. — Au jour ki-tch'eou , il y eut  une éclipse de soleil et il fit nuit en

  • plein jour ; l'impératrice-douairière en fut  af-fectée et sonur fut sans joie ; elle

  • dit alors à son en-tourage : — Cela arrive à cause de moi.

  • Le deuxième mois , K'oei, roi de Leang, fut  transféré et devint roi de Tchao. Tch'an, roi

  • de Lu, fut transféré et devint roi de Leangle roi de Leang ne se rendit pas dans ses États,

  • mais fut nommé premier précepteur  de l'empereur. Le fils impérial,

  • T'ai , marquis de P'ing-tch'ang, fut nommé roi  de Lu. On changea le nom de Leang en celui de

  • Lu et le nom de Lu en celui de Tsi-tch'oan. Lu Siu , sœur cadette de l'impératrice-douairière,

  • avait eu une fille qui était devenue la femme  de Lieou Tsé, marquis de Yng-Ling ; Tsé était

  • général en chef ; l'impératrice-douairière qui  avait nommé rois les mem-bres de la famille Lu,

  • craignait qu'après sa mort, le général Lieou  ne leur fit du mal ; elle nomma donc Lieou Tsé

  • roi de Lang-ya afin de gagner sonur. Depuis que K'oei, roi de Leang, avait été

  • placé et nommé roi de Tchao, lecontentement  couvait dans sonur ; l'impératrice-douairière

  • avait fait épouser au roi de Tchao une fille  de Lu Tchan ; les officiers de la suite de la

  • reine appartenaient tous à la famille Luils exeraient à leur guise l'autorité et

  • surveillaient secrètement le roi de Tchao  ; celui-ci ne pouvait pas agir comme il le

  • sirait. Il avait une concubine qu'il aimaitla reine en-voya des gens l'empoisonner ; le roi

  • composa alors un chant en quatre stances qu'il  fit chanter par des musi-ciens ; le roi était

  • pénétré de tristesse ; le sixième mois , il se tua  donc . Quand l'impé-ratrice-douairière l'apprit,

  • considérant qucause d'une femme il  avait renoncé à s'acquitter des rites

  • au temple ancestral , elle enleva  son titre à ses descendants.

  • Tchang Ngao, marquis de Siuen-p'ingmourut ; son fils, Yen, fut nommé roi

  • de Lou ; Ngao fut gratifié du titre  posthume de « roi Yuen de Lou ».

  • En automne, l'impératrice-douairière envoya dire  au roi de Tai qu'ellesirait qu'il allât régner

  • à Tchao ; le roi de Tai s'excusa en disant qu'il  désirait garder la frontière à Tai. — Le premier

  • précepteur Tch'an, le grand conseiller P'ing et  d'autres dirent que Lu Lou, marquis de Ou-sin,

  • était à late des marquis et que son rang était  le premier ; ils proposaient donc qu'on le nommât

  • roi de Tchao. L'impératrice-douairièrecon-sentit ; par un honneurtrospectif,

  • elle conféra au mar-quis K'ang, père de  Lou, le titre de roi Tchao de Tchao.

  • Le neuvième mois , Kien , roi Ling de Yen, mourut  ; il avait un fils d'une concubine ; l'impératrice

  • douairière envoya des émissaires le tuer ; le  royaume tomba enshérence et fut supprimé.

  • La huitième année, au dixième mois , Lu T'ongmarquis de Tong-p'ing et fils du roi Sou de Lu,

  • fut nommé roi de Yen ; Lu Tchoang, frère cadet  de T'ong, reçut le marquisat de Tong-p'ing.

  • Au milieu du troisième mois , l'impératrice  Lu, qui était allée se purifier , passait à son

  • retour par Tche-tao ; on vit un être semblable  à un chien bleu qui mordit l'impératrice femme

  • de Kao au côté, puis disparut soudainOn consulta les sorts qui dirent :

  • Ce fantôme était Jou-i , roi de Tchao. L'im-pératrice femme de Kao tomba alors

  • malade de sa blessure au côté. L'impératrice femme de Kao, considérant

  • que son petit-fils, Yen , roi Yuen de Lou, était  jeune, qu'il avait perdu de bonne heure sonre

  • et sare et qu'il restait orphelin et faibleconféra des apanages aux deux fils que Tchang

  • Ngao avait eus auparavant d'une concu-bine : elle  nomma Tch'e marquis de Sin-tou et Cheou marquis de

  • Lo-Tch'ang, afin qu'ils fussent les soutiens  de Yen, roi Yuen de Lou. Puis elle conféra

  • au tchong--ta-ye-tché Tchang Che le titre de  marquis de Kien-ling et à Lu Yong, le titre

  • de marquis de Tchou-tse. Tous les eunuques  du palais, titulaires ou assistants, furent

  • faits marquis de l'intérieur des passes, avec la  jouissance des revenus de cinq cents foyers.

  • Au milieu du septième mois, la maladie de  l'impéra-trice femme de Kao s'aggrava fort ; elle

  • ordonna alors que Lu Lou, roi de Tchao, prit le  titre de général en chef et campât dans l'armée

  • du nord. , et que Tch'an, roi de Lu, résidât  dans le camp du sud. L'impé-ratrice-douairière

  • Lu fit des recommandations à  Tch'an et à Lou en ces termes :

  • Lorsque l'em-pereur Kao se fut assuré de  l'empire, il fit pro-noncer à ses principaux

  • ministres ce serment : Ceux qui n'appartiennent  pas à la famille Lieou et qui seront rois,

  • que tout l'empire s'unisse pour les combattreMainte-nant, des membres de la famille Lu sont

  • rois ; les prin-cipaux ministres ne sont pas  calmes. Après ma mort, comme l'empereur est jeune,

  • il est à craindre que les principaux ministres  ne fassent unevolution. Ayez soin de vous

  • appuyer sur les troupes pour garder le palaisgardez-vous d'accompagner le cortège funéraire ;

  • ne vous laissez commander par personne. Au jour sin-se , l'impératrice femme de Kao-tsou

  • mourut. Par soncret testamentaire, elle donnait  à chacun des rois-vassaux un millier d'or ; les

  • généraux, les conseillers, les seigneursles secrétaires et les offi-ciers étaient

  • tous gratifiés de sommes suivant leur grade  ; une amnistie générale était promulguée dans

  • tout l'empire ; Tch'an, roi de Lu, était nommé  conseiller d'État ; la fille de Lu Lou était

  • nommée impératrice . — Après les funérailles de  l'impératrice, le conseiller de gauche Chen I-ki

  • fut nommé premier précepteur de l'empereur. Lieou Tchang, marquis de Tchou-hiu, était plein

  • de bravoure. Hing-kiu, marquis de Tong-meou,  était son frère cadet. Tous deux étaient frères

  • cadets du roi Ngai de Ts'i ; ilssidaient à  Tch'ang-ngan. En ce temps, les membres de la

  • famille Lu dirigeaient les affaires et étaient  tout-puissants ; ilssiraient faire une

  • volu-tion, mais, craignant ceux qui avaient été  autrefois les principaux ministres de l'empereur

  • Kao, à savoir Kiang , Koan et leurs collèguesils n'avaient pas encore osé en donner le signal.

  • Le marquis de Tchou-hiu avait épousé une fille  de Lu Lou ; il apprit secrètement quels étaient

  • les projets ; il eut peur d'être mis à mort ; il  chargea donc en cachette des gens d'aller avertir

  • son frère aîné, le roi de Ts'i, qu'ilsirait  l'inviter à envoyer une armée dans l'ouest,

  • à exterminer les Lu et à prendre le pouvoir  ; le marquis de Tchou-hiu se proposait,

  • avec les principaux ministres, de lui prêter  main-forte de l'in-térieur de la capitale. Le

  • roi de Ts'i voulut faire partir ses soldats ; son  conseiller s'y opposa ; le huitième mois , au jour

  • ping-ou , le roi de Ts'i tenta de faire assassiner  son conseiller ; le conseiller Chao P'ing leva à

  • son tour des troupes et tenta de faire prisonnier  le roi ; ce fut alors que celui-ci tua son

  • conseiller. Puis il envoya ses soldats dans  l'est et s'empara par ruse des troupes du roi

  • de Lang-ya ; il lesunit sous son com-mandement  et marcha vers l'ouest. Ces choses sont ra-contées

  • dans le chapitre consacré au roi de Ts'i . Le roi de Ts'i envoya alors aux

  • rois-vassaux une lettre en ces termes : « Lorsque l'empereur Kao eut pacifié et conquis

  • l'empire, il nomma rois ses fils et ses frères  cadets ; le roi Tao-hoeigna à Ts'i ; à la

  • mort du roi Tao-hoei, l'empereur Hiao-hoei chargea  Leang, marquis de Lieou, de me nommer roi de Ts'i.

  • Lorsque Hiao-hoei fut mort, l'impératrice femme de  Kao dirigea les affaires ; elle était âgée ; elle

  • écouta les mem-bres de la famille Lu ; de sa  propre autorité elleposa un empereur et en

  • nomma un autre ; en outre, elle tua successivement  trois rois de Tchao ; elle anéantit Leang,

  • Tchao et Yen, afin de faire rois des membres de la  famille Lu ; elle partageai Ts'i en quatre . Des

  • ministres fidèles lui présentèrent des  re-montrances ; la souveraine continua

  • sa conduite insen-sée etvolutionnaire et ne  les écouta pas. Maintenant, l'impératrice femme

  • de Kao est morte ; d'autre part, l'empereur est  jeune et ne peut encore gouverner l'empire ; il se

  • confie absolument aux principaux minis-tres et aux  vassaux. Or les Lu s'arrogent toutes les charges

  • élevées ; ils ont rassemblé des troupes pour se  donner une autorité redoutable ; ils font violence

  • aux seigneurs et aux ministres fidèles ; ils  usurpent le pri-vilège de porter descrets pour

  • commander à l'empire ; c'est pourquoi le temple  ancestral est enril. Pour moi, je me mets à la

  • te de mes troupes et je viendrai exterminer  ceux qui sont rois sans en avoir le droit.

  • Quand la nouvelle de ces événements parvint  à la cour , le conseiller d'État Lu Tch'an

  • et ceux de son parti envoyèrent aussitôt Koan  Yng, marquis de Yin-yn, à late d'une armée

  • pour l'attaquer. Quand Koan Yng fut arrivé  à Yong-yang , il fit cesflexions :

  • Les Lu dis-posent de toutes les forces  militaires à l'intérieur des passes ; ils se

  • proposent de mettre enril la famille Lieou et  de prendre le pouvoir pour eux-mêmes. Main-tenant,

  • si jetruis Ts'i et que je revienne annoncer  ma victoire, je ne ferai parque procurer

  • de nouvelles ressources à la famille Lu. Alors il s'arrêta à Yong-yang et y établit ses

  • cantonnements. Il envoya des émissaires avertir le  roi de Ts'i et les vassaux qu'il s'unirait à eux,

  • mais qu'il fallait attendre que la famille Lu se  révoltât pour aller tous ensemble l'exterminer.

  • Quand le roi de Ts'i en eut été informé,  il retira ses troupes de la fron-tière de

  • l'ouest et attendit le moment convenu. Lu Lou et Lu Tch'an auraient voulu faire

  • éclater unevolution dans le pays à l'intérieur  des passes ; mais, au dedans, ils avaient peur des

  • marquis de Kiang et de Tchou-hiu et de leur parti  ; au dehors, ils craignaient les troupes de Ts'i

  • et de Tch'ou et redoutaient aussi que Koan Yng  ne leur fitfection ; ilssiraient attendre,

  • pour donner le signal , que les soldats de  Koan Yng se fussentunis à Ts'i ; dans

  • l'in-certitude, ils restaient indécis. En ce temps, T'ai , roi de Tsi-tch'oan,

  • Ou, roi de Hoai-yang, et Tch'ao, roi  de Tch'ang-chan, qui passaient pour

  • des frères cadets du jeune empereur et pour des  petits-fils en ligneminine de la princesse Lu,

  • reine Yuen de Lou , étaient tous des enfants  et ne s'étaient point encore rendus dans leurs

  • États ; ilssidaient à Tch'ang-ngan. Lou, roi de  Tchao, et Tch'an, roi de Leang, étaient chacun à

  • late d'une armée etsidaient, l'un dans le  camp du sud, l'autre dans le camp du nord ; ils

  • étaient tous deux membres de la famille Lu. Les seigneurs et les ministres n'avaient aucun

  • moyen de s'assurer lacurité de leur  vie. Le t'ai-wei P'o, marquis de Kiang,

  • ne put pas entrer dans le camp pour  prendre le commandement des troupes.

  • Li Chang, marquis de K'iu-tcheou ,  était vieux et malade ; son fils, Ki,

  • était ami de Lu Lou : le marquis de Kiang fit  alors un complot avec le grand conseiller Tch'en

  • P'ing ; ils envoyèrent des gens enlever de force  Li Chang, puis ils ordonnèrent à son fils, Ki,

  • d'aller donner à Lu Lou ce conseil trompeur : — L'empereur Kao et l'impératrice Lu ont ensemble

  • conquis l'empire ; neuf rois ont été nommés  dans la famille Lieou et trois rois dans la

  • famille Lu ; toutes ces nominations sont  sorties deslibérations des principaux

  • ministres ; la chose a été notifiée aux vassaux  qui tous ont jugé que c'était bien. Maintenant,

  • l'impératrice-douairière est morte et l'empereur  est jeune ; Votre Altesse cependant porte le

  • sceau de roi de Tchao ; si vous ne vous rendez pas  promptement dans vos États pour y garder le fief

  • qu'on vous a confié, si vous êtes général en chef  et qulate de vos troupes vous restiez ici,

  • vous serez en butte aux soupçons des principaux  ministres et des vassaux. Pourquoi Votre Altesse

  • ne rend-elle pas son sceau de géné-ral et ne  remet-elle pas les troupes au t'ai-wei ? Priez

  • le roi de Leang de rendre le sceau de conseiller  d'État. Faites une convention jurée avec les

  • principaux minis-tres et rendez-vous dans vos  États ; les soldats de Ts'i ne manqueront pas

  • alors d'être licenciés ; les principaux ministres  auront la paix ; vous pourrez dormir tranquille et

  • gner sur un territoire de mille li ; ce sera  là un bienfait pour dix mille générations.

  • Lu Lou ajouta foi à cet avis : il était disposé  à rendre le sceau de général et à remettre ses

  • troupes au t'ai-wei. Il envoya des messagers  rendre compte du projet à Lu Tch'an et aux plus

  • âgés parmi les membres de la fa-mille Lu ; les uns  estimèrent que c'était avantageux, les autres que

  • non ; le projet restait donc en suspens et rien ne  secidait. Lu Lou avait confiance en Li Ki ; un

  • jour il sortit avec lui pour aller chasser  ; il passa chez sa tante, Lu Siu ; celle-ci

  • entra dans une grande co-lère et dit : — Si, quand vous occupez le poste de géné-ral,

  • vous abandonnez votre armée, la  famille Lu n'a plus aucun refuge.

  • A ces mots, elle sortit tout ce qu'elle possédait  de perles, de joyaux et d'ustensiles précieux et

  • les jeta par terre dans la salle en disant : — Je ne veux pas les garder pour

  • d'autres personnes. Le grand conseiller

  • de gauche, I-ki, donna samission. Le huitième mois, au jour keng-chen , le matin,

  • Tchou , marquis de P'ing-yang, qui exerait  les fonctions de yu-che-ta-fou, rendit visite

  • au con-seiller d'État Tch'an pour discuter sur  les affaires ; le Lang-tchong-ling Kia Cheou, qui

  • reve-nait du pays de Ts'i où il avait  été envoyé en mission, en profita pour

  • énumérer à Tch'an ses fautes en lui disant : — Votre Altesse n'est pas allée immédiatement dans

  • ses États ; maintenant, quandme vous voudriez  vous y rendre, comment y parviendrez-vous ?

  • Puis ilvoila entail à Tch'an que Koan  Yng avait fait alliance avec Ts'i et Tch'ou

  • dans le but d'exterminer les Lu et il pressa  Tch'an d'entrer au plus vite dans le palais.

  • Le marquis de P'ing-yang entendit une grande  partie de ces paroles et alla en toutete les

  • rapporter au grand conseiller et au t'ai-wei . Le t'ai-wei voulut entrer dans le camp du nord,

  • mais ne put y pénétrer. T'ong , marquis  de Siang p'ing , était préposé aux sceaux

  • et aux insignes ; lui or-donna de prendre  un insigne qui, par fraude, remettait au

  • t'ai-wei l'armée du nord ; le t'ai-wei ordonna  ensuite à Li Ki et au tien-k'o Lieou Kie de

  • donner d'abord cet avertissement à Lu Lou : — L'empereur a chargé le t'ai-wei de prendre en

  • main l'armée du nord ; nous dé-sirons que Votre  Altesse se rende dans ses États, qu'elle rende

  • au plus vite son sceau de général, qu'elle prenne  congé et s'en aille. Si vous n'agissez pas ainsi,

  • le mal-heur ne tardera pas à survenir. Lu Lou, qui croyait que Li K'oang ne le

  • trompait pas, détacha son sceau qu'il remit au  tien-k'o, puis il livra ses troupes au t'ai-wei.

  • Le t'ai-wei en prit le commandement  et franchit la porte du camp ; il

  • fit porter cet ordre dans tout le camp : « Que ceux qui sont pour la famille Lu mettent

  • à nu leur bras droit ; que ceux qui sont pour la  famille Lieou mettent à nu leur bras gauche.

  • Dans le camp, tous dé-couvrirent leur bras  gauche et seclarèrent pour la fa-mille

  • Lieou. Dès l'arrivée du t'ai-wei, le général  Lu Lou était parti après avoirtaché son

  • sceau de général en chef ; le t'ai-wei se  trouva alors commander à l'ar-mée du nord.

  • Cependant il restait encore l'armée du sud. Le  mar-quis de P'ing-yang, qui avait entendu , avait

  • averti le grand conseiller P'ing des desseins  de Lu Tch'an. Le grand conseiller P'ing appela

  • alors le marquis de Tchou-hiu pour qu'il  aidât le t'ai-wei ; le t'ai-wei ordonna au

  • marquis de Tchou-hiu de veiller sur la porte  du camp ; il ordonna au marquis de P'ing-yang

  • d'avertir le commandant des gardes qu'il ne  laissât pas franchir la porte dutiment

  • impérial au conseiller d'État Lu Tch'an. Lu Tch'an ne savait pas que Lu Lou avait

  • quitté l'ar-mée du nord. Il pénétra alors dans le  palais Wei--yang avec l'intention d'y faire une

  • volution ; à la porte dutiment impérialil ne put entrer ; il passait et repassait,

  • allait et venait ; le marquis de P'ing-yangcraignant de ne pas avoir l'avantage,

  • courut le dire au t'ai-wei ; le t'ai-wei craignait  aussi de ne pas triompher des Lu, mais n'osait

  • pas encore dire ouvertement de les extermineralors il envoya dire au marquis de Tchou--hiu :

  • Entrez promptement dans le  palais et gardez l'empereur.

  • Le marquis de Tchou-hiu demanda des soldats. Le  t'ai-wei lui en donna plus de mille. Il entra par

  • la porte du palais Wei-yang et aperçut aussitôt  Tch'an au milieu de la cour principale : c'était

  • le moment du repas de l'après-midi ; il attaqua  sur-le-champ Tch'an qui s'enfuit ; un vent qui

  • venait du ciel se mit à souffler violemment  ; c'est pourquoi les dignitaires de la suite

  • furent jetés dans la confusion et aucun d'eux  n'osa combattre. On poursuivit Tch'an qui fut

  • tué dans les latrines des officiers  dutiment affecté au lang-tchong.

  • Quand le marquis de Tchou-hiu eut tué Tch'an,  l'empereur ordonna à un ye-tché de prendre

  • en main un insigne de délégation et d'aller  féliciter le marquis de Tchou-hiu. Le marquis

  • de Tchou-hiu voulut lui enlever l'insigne  qui l'accréditait ; le ye-tché refusa ; le

  • marquis de Tchou-hiu l'emmena alors avec lui  dans son char et, profitant de l'insigne qui

  • l'accréditait , il s'en alla en toutete et tua  le commandant des gardes du palais Tch'ang-lo,

  • Lu Keng-che . Il revint et se rendit promp-tement  dans le camp du nord pour annoncer la chose

  • au t'ai-wei. Le t'ai-wei se leva, félicita le  marquis de Tchou--hiu en le saluant et il dit :

  • Le seul qui fût à craindre était Lu  Tch'an ; maintenant qu'il a été tué,

  • le sort de l'empire est assuré. Puis envoya des hommes divisés

  • en plu-sieurs escouades arrêter tous les  membres de la famille Lu, hommes et femmes,

  • et lescapiter tous, jeunes et vieux. Au  jour sin-yeou , on arrêta et oncapita Lu

  • Lou ; on fitrir Lu Siu sous les coups ; des  émissaires furent envoyés qui tuèrent Lu T'ong,

  • roi de Yen, etposèrent Yen , roi de Lou. Au jour jen-siu , le premier précepteur

  • de l'empereur I-ki, redevint  grand conseiller de gauche.

  • Au jour ou-tch'en , le roi de Tsi-tch'oan fut  transféré pourgner à Leang ; Soei, fils du roi

  • Yeou, de Tchao, fut nommé roi de Tchao. — Tchangmar-quis de Tchou-hiu, fut chargé d'aller annoncer

  • au roi de Ts'i le massacre de tous les membres  de la famille Lu, et de l'inviter à licencier

  • ses troupes. Les soldats de Koan Yng furent  aussi licenciés à Yong-yang et s'en revinrent.

  • Les principaux ministres tinrent entre  eux un conseil secret et dirent :

  • Le jeune empereur, ainsi que les rois  de Leang, de Hoai-yang et de Tch'ang-chan,

  • ne sont pointritablement fils de Hiao-hoei ;  c'est l'impératrice Lu qui, par ses machinations,

  • a fait passer faussement pour tels des fils  d'autres hommes ; elle a tué leursres,

  • les a élevés dans lerail et a ordonné à  Hiao-hoei de les reconnaître pour ses fils,

  • de choisir l'un d'eux pour son successeur et de  nommer rois les autres, afin de fortifier ainsi

  • la famille Lu. Maintenant que nous avons exterminé  tous les membres de la famille Lu, si nous

  • maintenons ceux qu'ils ont nommés, quand ceux-ci  seront devenus grands et dirigeront les affaires,

  • nous serons considérés comme des gens indignes. Il  vaut mieux considérer quel est le plus sage parmi

  • les rois et lui donner le pouvoir. Quelqu'un dit :

  • Le roi Tao-hoei de Ts'i était le plus âgé  des fils de l'empereur Kao ; c'est maintenant

  • son filsgitimement aîné qui est roi de Ts'i  . Si l'on remonte à l'origine, on pourra dire

  • qu'il est le petit-filsgitimement aîné de  l'empereur Kao ; il est digne d'être nommé.

  • Les principaux ministrespliquèrent tous : — La famille Lu, grâce à son funeste pa-rentage

  • par les femmes avec l'empereur, a failli mettre  enril le temple ancestral et a jeté le trouble

  • parmi les sujets les plusritants. Maintenantle roi de Ts'i a, dans la famille de sare,

  • Se Kiun ; Se Kiun est un homme pervers  ; si nous nommons le roi de Ts'i,

  • il y aura une nouvelle famille Lu. On proposa de nommer le roi de Hoai-nan ; mais,

  • comme il était jeune et que la famille de sa  mère était aussi mauvaise, on dit alors :

  • Le roi de Tai est justement à présent, parmi  les fils encore vivants de l'empereur Kao,

  • celui qui est l'aîné ; sa bonté et sa piété  filiale sont grandes etelles ; la famille Pouo,

  • qui est celle de la reine-mère, est attentive à  ses devoirs et excellente ; d'ailleurs, puisque

  • nous nommerons l'aîné, on se conformera . Sa  bonté et sa piété filiale sont renommées dans tout

  • l'em-pire. C'est lui qu'il convient de prendre. convinrent alors entre eux d'envoyer des gens

  • mander le roi de Tai ; le roi de Tai renvoya  un émissairecliner la proposition ; mais

  • après que les envoyés furent revenus deux  fois, monta en char avec un cortège de six

  • chars d'apparat ; le neuvième mois , au jour  ki-yeou , qui était le dernier jour du mois,

  • il arriva à Tch'ang-ngan et s'ar-rêta dans  le palais de Tai . Les principaux ministres

  • vinrent tous lui rendre visite ; ils tenaient le  sceau de Fils du Ciel qu'ils présentèrent au roi

  • de Tai ; tous en-semble l'élevèrent au rang de  Fils du Ciel ; le roi de Tai refusa plusieurs

  • fois ; les ministres assemblés le prièrent  avec instances et il finit par consentir.

  • Hing-kiu, marquis de Tong-meou, dit : — Lorsqu'on a exterminé la famille Lu, je n'ai eu

  • aucune part à cette action glorieuse. Je demande  à être chargé de faire évacuer le palais.

  • Alors il entra dans le palais avec le t'ai  p'ou, qui était le gouverneur de T'eng,

  • marquis de Jou-yn ; arrivé en présence  du jeune empereur, il lui dit :

  • Votre Majesté n'appartient pas à la famille  Lieou et ne doit pas avoir le pouvoir.

  • Puis il se retourna pour donner le signal à  ceux de l'entourage qui tenaient des lances,

  • de jeter leurs armes à terre et de sebanderplusieurs hommes ne voulurent pas quitter leurs

  • armes ; le chef des eunuques Tchang Tsé leur  en donna l'ordre et eux aussi quittèrent leurs

  • armes. Le gouverneur de T'eng manda le char de  l'empereur ; il sortit en emmenant en char le

  • jeune empereur ; le jeune empereur lui dit : — Où vous proposez-vous de me mener ?

  • Le gouverneur de T'en luipondit : — Dès que nous serons sortis, je vous

  • donnerai une demeure. Il l'établit dans le

  • timent affecté au chao-fou . On prit alors l'équipagegulier

  • du Fils du Ciel et on vint chercher le roi  de Tai dans son palais en lui annonçant que

  • le palais avait été soigneusement évacué. Le  roi de Tai entra donc le soir dans le palais

  • Wei-yang ; il trouva dix ye-tché armés de lances  qui gardaient la porte Toan et lui dirent :

  • Le Fils du Ciel est ici. Pour-quoi  Votre Altesse veut-elle entrer ?

  • Le roi de Tai dit la chose au t'ai-wei  ; le t'ai-wei vint leur donner ses

  • ordres ; les dix ye-tché jetèrent tous leurs  armes à terre et se retirèrent. Le roi de Tai

  • entra aussitôt et commença à gouverner. Pendant la nuit, des officierspartis

  • par escouades allèrent massacrer les rois  de Leang, de Hoai-yang et de Tch'ang-chan

  • ainsi que le jeune empereur, dans leurs  hôtels. Le roi de Tai prit le titre de

  • Fils du Ciel ; il mourut vingt-trois ans après  ; son titre posthume fut l'empereur Hiao-wen.

  • Le duc grand astrologue dit : Au temps de  l'empereur Hiao-hoei et de l'impératrice

  • femme de Kao-tsou, le peuple aux cheveux noirs  put enfin échapper aux hor-reurs des royaumes

  • combattants ; princes et sujetssi-raient  tous le repos et l'inaction. C'est pourquoi,

  • bien que l'empereur Hoei laissât pendre sa robe et  restât les mains jointes , bien que l'impératrice

  • femme de Kao--tsou fût une femme sur le trône et  se fût arrogé le droit de faire descrets , et

  • bien que le gouvernement ne sortît pas des  affaires denage , cependant l'empire jouit du

  • calme ; les supplices furent rarement appliqués  ; les criminels furent peu nombreux ; le peuple

  • s'appliqua aux semailles et aux moissons ; il  eut en abondance de quoi setir et se nourrir .

L'impératrice-douairière Lu était la femme  de Kao--tsou, dès le tempsil était dans

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009《史記 - Shiji》《呂太后本紀-Annals of Empress Dowager Lü》Sima Qian太史公

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